Formation
Après des études d'architecture pendant lesquelles il travaille en parallèle chez un architecte, en 1889, il s'installe à Chicago dans l'Illinois[1]. Il y travaille pour le compte des cabinets d'architecture de L. Silsbee puis d'Adler et Sullivan (1856-1924). Ces derniers représentent l'école de Chicago, et Wright y travailla pendant six ans sur des projets de maisons individuelles. C'est là qu'il acquiert l'essentiel de sa formation et une partie de son inspiration dans ce domaine. Il devient ami avec Sullivan qui lui enseigne tout ce qu'il sait. Mais la séparation est brutale car Wright concevait des maisons pour son propre compte pendant ses heures libres. Il est donc licencié. Durant cette période, il épouse Catherine Tobin, avec qui il eut six enfants. En 1889, il emprunte 5 000 $ à Sullivan (environ 150 smics) pour construire une maison à Oak Park, dont le style préfigure de futures réalisations. Elle se compose d'un grand puits central apportant vie et lumière à l'habitation.Un fondateur de l’architecture moderne
En 1893, il découvre l'architecture japonaise à l'exposition colombienne. C'est le palais Katsura, reconstitution d'un temple shinto, qui l'avait le plus impressionné. Ce sera pour lui une révélation, et il se met à consacrer la plupart de son temps libre à élaborer des projets d'architecture. Lorsque Louis Sullivan découvre cette seconde activité de Wright la même année, il le licencie.Wright démarre alors sa carrière d'architecte en ouvrant son agence à Oak Park et en signant une première commande dans les semaines qui suivent : ce fut la maison Winslow. Les quelques bâtiments qu'il dessine par la suite n'offrent toutefois pas de style très personnel.
En 1894, il refuse une proposition d'aller étudier l’architecture classique pour quatre années tous frais payés[style à revoir] par l’architecte Burnham (1846-1912) à l’école des beaux-arts de Paris plus[style à revoir] deux années à Rome. Il y répond : « J'aime mieux être libre et rater mon coup, et être sot, que d'être lié à quelques succès de routine. Je n'y vois pas de liberté… voilà tout. »[2]
Sa conception de l’architecture [modifier]
Wright perçoit les pièces d'un bâtiment comme des organes autonomes qui constituent un corps cohérent. Il pousse l'analogie avec le monde vivant jusqu'à prétendre que la construction doit représenter la croissance d'un être vivant. Cela explique la haine que Wright nourrissait vis-à-vis des grandes villes, notamment Chicago. Cette haine le poussa à ne construire que de très rares (mais notables) bâtiments dans des grandes agglomérations.Les Prairie Houses [modifier]
À partir de 1897 son style se révèle, avec les « maisons de la prairie » (Prairie Houses) dont sa maison d’Oak Park est un précurseur ; ce sont des pavillons d’un seul tenant ou en plusieurs parties reliées entre elles, dont Wright soigne particulièrement l’intégration au paysage par le biais de l’horizontalité. Il essaie également de tenir compte des contraintes que le climat continental de la région impose, multipliant les différences de hauteur des plafonds de manière à éclairer et ventiler les pièces. Ces innovations passent par l’utilisation d’une combinaison de matériaux traditionnels (la pierre pour les façades et les sols) et novateurs pour l’époque : béton, acier qui servent de support à des claire-voies, des toits débordants, des terrasses en encorbellement ou de grandes baies. Wright se positionne alors en rupture avec l’architecture classique européenne. Il s’intéresse à définir un style qu’il qualifie d’organique, inspiré pour une part de son maître Sullivan, et qu’il estime pouvoir devenir un fondement neuf de la culture américaine. Dans cet idéal qui ne recherche pas spécialement à imiter la nature, la forme des parties de la maison doit découler de leurs fonctions, tandis que forme et fonction ne doivent faire qu’un.Rencontre de l'avant-garde européenne [modifier]
En 1904, Frank Lloyd Wright dessine le Larkin Building (en) à Buffalo qu'il organise autour d'un grand puits central éclairé par le haut et sur lequel donnent les pièces de chaque étage. L'immeuble s'ouvre donc vers l'intérieur et ménage une grande salle commune en son cœur. En utilisant la pierre et la brique, en découpant des plans horizontaux, Wright refuse la standardisation des immeublesEn 1909, Wright vit une période difficile et a le sentiment d'être parvenu à ses limites. Il part alors s'installer en Europe. Il abandonne au passage sa première femme et ses enfants, tout en emmenant la femme de l'un de ses clients : Mamah Cheney. Wright fréquente et influence alors les architectes d'avant-garde en Autriche, en Allemagne et aux Pays-Bas, dont Gropius et Mies van der Rohe (qui ont fondé le Bauhaus). Il publie un portfolio en 1910 : Wasmuth. Ce document contient les dessins de ses projets. La même année, il expose certaines de ses œuvres à Berlin.
En 1911 il retourne dans le Wisconsin, où il fonde la communauté unitarienne de Spring Green (en). Il y construit une série de bâtiments à la fois communautaires, domestiques et agricoles sur un terrain offert par sa mère, et baptise l'ensemble Studio Taliesin (en). C'est là qu'il s'installe avec Mamah. Il démarre là une seconde carrière.
Sa maison de Taliesin brûla deux fois, la première en emportant 7 personnes dont sa femme ; à chaque fois, Wright la fit reconstruire.
Mais en 1917, un voyage au Japon marque un tournant décisif dans sa carrière. Son intérêt pour l'architecture japonaise est renouvelé par ce qu'il y a vu. En 1934, il commence une série de maisons dites « usoniennes » (« Usonian Homes »). Ce sont de petites maisons, comme la Willey house. Wright fut le précurseur d'une architecture nouvelle par des réalisations à l'architecture unique comme la Maison de la cascade (Fallingwater house) ou le musée Guggenheim à New York. Jusqu'en 1937, il construit des maisons, tout en adoptant de nouvelles techniques au fur et à mesure.
Wright a aussi écrit des ouvrages à propos de l'architecture. Son œuvre a profondément marqué le développement de l'architecture contemporaine, aux États-Unis et en Europe. Il influença par la même occasion divers courants artistiques, dont l'expressionnisme.
Au total, Wright a dessiné près de 800 projets, dont une bonne moitié ont été réalisés.
Taliesin West, une idée communautaire [modifier]
Comme beaucoup d’Américains de l’époque, Wright participait à cet idéal nomade de vie sur les routes et de voyages à travers les différents États.Quand arrive la crise de 1929 Wright n’a plus de travail à Chicago. Comme beaucoup de ses confrères, Wright dut faire face à une période de récession. Il part alors vers Phoenix avec ce qui lui reste de son agence, et pense ouvrir à Taliesin West, une école d’architecture pour pouvoir subvenir à ses besoins. Comme tous les américains, Wright sembla très marqué par la crise de 1929, qui reste encore aujourd’hui une date charnière dans l’histoire de ce pays.
Cette crise a été engendrée par l’artificialité de la spéculation boursière, mais c’est aussi une crise plus profonde de la terre et de la main d’œuvre agricole. La crise de 1929 amène un replis identitaire de l’Amérique, auquel Wright n’échappe pas. Cette période marque un tournant dans son œuvre. Wright en tant qu’architecte ressent le besoin de se repositionner par rapport à la société et aux valeurs américaines.
Ce fut une période de remise en cause des idées sur l’architecture et sur la place même de l’architecte dans la société. Wright tenta de formuler un nouveau rôle pour l’architecte. Il lui incombe désormais de restructurer l’ordre social américain.
En 1928 apparaît le terme « Usonie », qui désigne pour Wright l’idéal démocratique vers lequel l’Amérique doit tendre. Ce terme définit simplement la construction de maisons individuelles en grande série et peu cher.
Taliesin est aujourd’hui ouvert au public, vestige de l’esprit communautaire de Wright et de son enseignement. Plus de soixante-dix projets furent créés dans cette école. De nombreuses visites sont organisées pour les groupes. Ces photographies proviennent justement de visite de groupe. L’aspect paysager n’a pas été oublié : piscine, plantations... il est donc agréable de parcourir le site.
- Oak Park, Illinois, maison de 1889
- Maison Charnley, Astor Street, Chicago (1891)
- Maison de William H. Winslow, River Forest, Illinois (1893)
- William and Jessie M. Adams House, Chicago (1901)
- Maison d'Highland Park dans l'Illinois, terminée en 1902 pour Ward W. Willitts
- Maison Darwin D. Martin, Buffalo, New York (1904)
- Larkin Building, Buffalo (1904)
- Église Unitarienne de Oak Park, dans l'Illinois (1904-1906), en béton banché
- Robie House, Chicago (1906-1909)
- Maison Coonley, Riverside, Illinois (1908)
- Hôtel impérial, Tōkyō, Japon (1921)
- Miniatura de Pasadena (1923)
- Fallingwater house (ou Maison de la cascade) (1936)
- Immeuble de la Johnson Wax (1939)
- Campus de Lakeland (1940-50)
- Synagogue Beth Sholom (1954 - 1959)
- musée Guggenheim New York (1956-1959)
- Église orthodoxe grecque de l'Annonciation de Wauwatosa (en) dans le Wisconsin (1961)
- Millard house
- Bamsdall house
- Martin house
- Coonley house
- Gordon House, Wilsonville (Oregon) (1939) Gordon House (Oregon)
- Broadacre City (Utopie suburbaine)
Livres
- Joseph Moutschen, Souvenirs sur Frank Lloyd Wright, Cité et Tekhne 10, novembre,1931.
- Autobiographie, de Frank Lloyd Wright, Les éditions de la passion (1998) (ISBN 2-9062-2933-4)
- Coffret Frank Lloyd Wright, Archives par Margo Stipe - éd. du seuil - 96 pages et un CD sur lequel on trouve ses entretiens et de nombreux documents.
- Naomi Stungo, Frank Lloyd Wright, Seine, 2004, (ISBN 2-7434-5134-3)
- Kathryn Smith, Julie David, Frank Lloyd Wright : Maître de l'architecture américaine, Éditions Abbeville, 2000, (ISBN 2-8794-6135-9)
- Bruce Brooks Pfeiffer, Frank Lloyd Wright, 1867-1959, éd. Taschen, Köln, 2004.
- Ezra Stoller, Frank Lloyd Wright’s Taliesin West, New York, Princeton Architectural Press, 1999.
- Frank Lloyd Wright : Unity temple, Barnsdall (Hollyhock) house, Johnson Wax administration building and research tower, Phaidon, London, 1999
- Frank Lloyd Wright’s Fallingwater, photographs by Ezra Stoller, Princeton Architectural Press, New York, 1999
- Trésors de Taliesin : 76 projets non réalisés, Bruce Brooks Pfeiffer; trad. de l’anglais par Malou Haine et Philippe Haine, Mardaga, Liège. 1992
- Daniel Treiber, Frank Lloyd Wright, Paris, Hazan, 2008 (ISBN 978-2-7541-0221-6)
- Frank Lloyd Wright, le printemps de la Prairie House, Jean Castex, Mardaga, Liège, 1985
- Frank Lloyd Wright - Dessins 1887-1959 : Paris, École Spéciale d’Architecture, 8 juin/9 juillet 1977, Alberto Izzo, Camillo Gubitosi, Centro Di, Florence, 1977
- An Organic Architecture: The Architecture of Democracy, par Frank Lloyd Wright, MIT Press, Cambridge 1970 (ISBN 0-2622-3044-5)
- L’avenir de l’architecture, Frank Lloyd Wright, trad. de l’américain par Marie-Françoise Bonardi, Gonthier, Paris, 1966
- Frank Lloyd Wright, preliminary studies 1889-1916, ed. by Yukio Futagawa ; text by Bruce Brooks Pfeiffer: A.D.A. Edita Tokyo, 1986
- Frank Lloyd Wright, preliminary studies 1933-1959, ed. by Yukio Futagawa : text by Bruce Brooks Pfeiffer, A.D.A. Edita Tokyo, cop. 1987
- A testament, Frank Lloyd Wright : Horizon Press, cop., New York, 1957
- Mon autobiographie, par Frank Lloyd Wright, Plon, Paris, 1955
- Reyner Banham, The Architecture of the well tempered environment, University of Chicago, Press, 1969.
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